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marie-christine pessiot - Page 117

  • MUTUALISER

    Les circonstances environnantes, notamment commerciales et légales, contraignent toutes les entreprises à des efforts financiers importants vis à vis de leurs marchés ou les obligent à des engagements de dépenses supplémentaires qui viennent se superposer les unes aux autres chaque année. Les marges sont ainsi petit à petit grignotées... lentement, mais sûrement!

    "quand les gros maigrissent, les maigres meurent" avait dit Lao Tseu il y a déjà plus de 2.000 ans.

    En tout premier lieu, lorsque les résultats d'exploitation diminuent, la trésorerie se trouve simplement érodée... et les circonstances évoluant plutôt dans le sens d'un durcissement, nous assistons parfois à la chute désastreuse de tous les indicateurs financiers, remettant ainsi en cause la pérennité de l'entreprise.

    Voilà pourquoi, quand les grands groupes continuent de s'organiser par rachats successifs, les PME doivent sortir de leur isolement pour se tourner les unes vers les autres, regarder leurs éventuels points communs et envisager de mutualiser un certain nombre de ressources en amont ou en aval des actes de vente... faute de quoi elles ne survivront pas.

    Dans le quotidien de mes rencontres avec les chefs d'entreprises, je constate que chacun, indépendamment, a sa petite idée d'une mutualisation possible de certains moyens. Malheureusement, il est très délicat, dans le milieu des PME, de tenter de rapprocher deux entreprises dites concurrentes. Néanmoins, elles sont de fait soumises aux mêmes contraintes légales qui les obligent à réfléchir à des solutions puis à les mettre en oeuvre à moins coût en regard de chacune... ces coûts pourraient encore être optimisés si le problème était traité de manière collégiale : certains syndicats professionnels, dans ces situations, peuvent prendre toute leur dimension. Qu'en est-il du dirigeant qui a trop "la tête dans le guidon" pour même envisager de s'investir un minimum dans l'activité de ses organismes de rattachement?

    D'autres, se retrouvent aux prises avec l'accroissement de la pression concurrentielle qui les oblige à consentir des conditions commerciales dont l'effet sera dévastateur sur le résultat annuel de l'exploitation... comment faire, sinon, en regard, tenter d'alléger ses charges (approvisionnements, fabrication, moyens de livraisons...)?

    D'autres encore pourraient mieux s'organiser face à un niveau d'exigence de la clientèle auquel il faut néanmoins se plier pour barrer le chemin à une concurrence extérieure pire encore que la concurrence locale.

    Aujourd'hui plus que jamais, la valeur des entreprises va se trouver étroitement et directement corrélée à la capacité de ses dirigeants de prendre une certaine distance avec le côté opérationnel de leur activité afin de se mettre en position de modifier leur attitude par rapport à leurs environnements et, pour ce faire, se rapprocher ou mettre en place des réseaux qui profiteront à tous.

    Chaque dirigeant, fort de sa connaissance du métier et de ses marchés, a toujours présent à l'esprit un embryon de solution possible. La mise en oeuvre demande souvent de la diplomatie et du temps. Il est urgent d'agir!